i touch on you more and more every time. { ft. effie lovecraft

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ft. effie lovecraft

Courte utopie de six ans seulement, c'était ce qu'il s'était dit ce matin-là. Il s'était réveillé d'un cauchemar, pas comme ceux qu'il faisait auparavant en réalité. Isaac, il avait été dans ce cauchemar. Il avait été troublé par sa mort, blessé si profondément que ça ne s'était toujours pas refermé. Perdre Isaac, ça avait été comme perdre son frère. Il n'avait pas eu de frère, alors il s'en était crée un en Isaac. Et il l'avait perdu. Peut-être était-ce le retour à la norme de la nature. Il avait prit quelque chose qu'il ne pouvait pas avoir, alors on le lui avait retiré. C'était comme ça, dans le fond, c'était toujours comme ça. Alors il s'était redressé, dans son lit, il s'était frotté les yeux et il avait regardé ses mains dans la lueur faible du soleil, il était tôt. Les mains qu'il avait vu en sang dans son rêve n'avaient rien de spécial en réalité, ça le soulageait de se dire que ça n'avait été qu'un mauvais rêve, qu'un cauchemar. Et il avait finalement posé son regard sur son réveil, huit heures moins cinq. Cinq minutes de plus et son réveil aurait sonné, c'est ce qui le fit soupirer. Avant qu'il sonne, Casey l'éteignit. Parce que ça aurait sincèrement servi à rien qu'il sonne, Devyn était sûrement réveillé depuis bien longtemps et il n'y avait personne d'autre à réveiller. Alors il s'était levé, passant ses mains dans ses cheveux pas vraiment coiffés. Il s'était approché de son tableau en liège où il avait accroché chacune de ses photos. Elle l'obsédait, il s'en rendait de plus en plus compte à chaque fois que Devyn le lui répétait. Le fait qu'il ai brûlé toutes ses photos ne le dérangeait pas en soit, il en avait prit d'autres. Il prenait en photo tout ce qui attirait son regard, mais une seule chose l'attirait vraiment, à l'obsession : elle. Alors dans le fond, oui peut-être qu'il avait obéit et qu'il avait accusé un homme assez innocent de pédophilie envers elle parce qu'il était jaloux, foutrement jaloux. Il l'était, il était jaloux. Parce qu'elle savait probablement pas comment il s'appelait et ce qu'il faisait. Il avait pensé à se placer devant elle et lui dire qu'il était journaliste, qu'il avait niqué la vie de ce policier qu'il connaissait pas en l'accusant de pédophilie et qu'il la trouvait franchement bonne, et qu'il la voulait. Mais il aurait eu l'air trop spécial, trop étrange, un peu dingue peut-être. Il était dingue, et c'était faible comme mot.

Finalement il avait sourit et il avait quitté sa chambre. C'était peut-être encore une journée comme les autres. Il était assez discret pour la suivre, assez obsédé pour la prendre en photo. Il était descendu dans le salon et il avait vu Devyn, qui mangeait des céréales en lisant très attentivement la boite. À force il devait très certainement la connaître par cœur, vu qu'il la lisait tout les matins. En voyant qu'il l'avait pas entendu arriver, Casey s'était approché et avait posé ses mains sur les épaules du jeune homme tout en parlant, naturellement. « Tu met du chocolat et paf, ça fait des chocapics. » Il avait ressentit le sursaut de Devyn ce qui l'avait immédiatement fait sourire. Sourire qui disparu quand il se prit un coup de coude dans les côtes par le garçon qui avait la bouche pleine et qui avait faillit s'étouffer par sa faute, tout en lui accordant un magnifique « Connard. » de sa voix douce et suave. Casey avait embrassé la joue de Devyn et il s'était assit à côté de lui pour l'observer. Dans le fond, il se rendait pas compte que sa relation avec son colocataire était plus amoureuse qu'autre chose. Mais en réalité, il s'en foutait, il le voyait seulement comme un ami. Par contre, elle. Elle. C'était celle qu'il voulait, qu'il avait déjà dans son esprit et qu'il aurait, qu'elle soit ou non en accord avec ça. Devyn l'avait sortit de ses pensées en lui donnant une cuillère de ses céréales, que Casey acceptait assez facilement. Il avait juste plissé les yeux quelques secondes après, quand il avait furtivement posé ses lèvres sur les siennes. « Tu sais que quand je l'aurais, vu que c'est une femme, elle sera probablement pas en accord avec ces baisers ? » Non, Devyn s'en foutait et il avait répondu à cette question par un grognement de frustration et par un soupir.

Dans le fond, ça avait vexé Casey qui s'était relevé pour retourner dans sa chambre, uniquement pour s'habiller. Il avait l'habitude de ne rien manger le matin, et il avait l'habitude de se faire engueuler par Devyn pour ça. Mais visiblement, Devyn n'était pas d'humeur à l'engueuler ce matin-là. Oui c'était encore un matin comme les autres, Casey se préparait pour sortir et aller prendre ses photos, chercher des choses à modifier et écrire dans le journal pour faire le buzz, habitude. Lassitude, c'était toujours la même chose. Alors cette fois, il avait décidé de s'habiller différemment de tout les jours. Il avait refermé son placard sur ses chemises à carreaux et ses vêtements de gosse et il avait quitté sa chambre, criant dans tout le couloir quelques mots à l'intention de Devyn : « J'te pique des fringues Dev', j'ai rien à me mettre. ». Menteur. En réalité, son placard était plein : pire qu'une femme. Il avait juste envie de changer, un peu. Alors il avait prit les vêtements un peu trop « rockeur » de Devyn et il avait mit un haut gris, un jean un peu plus foncé et une veste en cuir noir. Et le pire, c'est que ça lui allait bien, alors même que Devyn était plus large que lui il entrait parfaitement dedans. Et il avait descendu les escaliers par la suite, il avait mit ses lunettes sur son nez et il avait récupéré son appareil photo avant d'entendre Devyn siffler, lui demandant simplement « Tu comptes aller draguer qui comme ça ? ». Il avait seulement sourit, Casey, c'était trop évident pour lui donner la réelle réponse. Alors il avait juste envoyé un baiser à Devyn de sa main, en parlant comme si c'était la vérité, ce qu'il disait « Mais seulement toi Dev', voyons. J'te tromperais jamais avec qui que ce soit. ». Devyn avait sourit, et Casey aimait quand il souriait. Dans le fond, c'était un peu comme dans les films pourris à la Twilight. L'amour d'une personne envers une autre, qui aimait les sourires et les attentions de l'autre mais qui s'en foutait complètement de ses sentiments. Oui, c'était ça en fait leur relation. Casey remplaçait Bella, sans Edward parce qu'en fait Casey n'aimait pas vraiment les gens, et Devyn remplaçait le magnifique Jacob. Quoi que dans le fond, Casey voulait bien devenir gay pour Jacob.

Et finalement, il était sortit. Il avait regardé un moment la voiture de Devyn. Devyn avait ce don d'acheter des choses qui attiraient le regard, et sa voiture noire était l'exemple même. Elle avait des vitres teintées, comme si les gens aimeraient regarder à l'intérieur de cette sublime voiture. Il avait honte peut-être de sa couverture rose et du costume de kangourou qu'il avait sur la banquette arrière, qu'il avait acheté et porté la dernière fois où il avait trop bu en compagnie d'amis à lui. Cette pensée fit sourire Casey, il se rappelait que cet abruti était rentré chez eux en sautant à pieds joins comme un taré, que lui-même il avait cru qu'il y avait un tremblement de terre, et que Devyn était entré dans sa chambre en criant qu'il était un magnifique kangourou australien avant de tomber trop lourdement sur lui, sur son lit, et de s'endormir comme s'il n'avait pas dormi depuis deux semaines. Finalement, il avait détourné son regard et il avait marché doucement vers le parc. Il espérait qu'elle soit là, qu'elle soit présente. Et quand il était arrivé au parc, aussi tôt, et qu'il ne l'avait pas vue elle, il avait soupiré. Il s'était assit dans l'herbe fraîche et verte du parc de façon assez lasse, et il avait passé ses mains sur son visage. Il n'avait pas envie de marcher pour arriver devant chez elle, pour la suivre. Il était presque certain qu'elle passerait un jour par là, et qu'il pourrait la prendre en photo. Alors pendant ce temps, il se décida seulement à regarder les photos qu'il avait sur son appareil, espérant qu'elle ne passe pas derrière lui. Il passerait pour quoi ? Un obsédé, terrible obsession. Est-ce que vraiment il risquait quelque chose, à part une gifle bien placée ?

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Il était concentré dans son observation de photos, tant concentré. En réalité, rien ne pouvait détacher son regard des photos qu'il avait d'elle. Il refusait toujours de la nommer, même s'il connaissait son nom évidemment. Il ne voulait pas la nommer dans son crâne, parce qu'il savait avoir écrit qu'elle avait été violée, il savait pourtant que c'était faux mais voulait se dire à lui-même qu'il ne mentait pas, que c'était la réalité. Alors il n'avait pas vu ce chien courir vers lui, et il avait sursauté en l'entendant aboyé. Il avait juste grogné et avait voulu l'ignorer. Mais c'est qu'il était assez lourd, ce chien, et qu'il lui avait peut-être sauté dessus trop brusquement alors il s'était relevé, et il avait finit par se relever. Il avait baissé son regard pour enlever la poussière qu'il n'y avait pas sur son pantalon, avant d'entendre sa voix. Il avait gardé le regard baissé quelques secondes, et il l'avait relevé vers la jeune femme par la suite. Prenant de nouveau son appareil photo dans ses mains pour qu'il arrête de tourner autour de son cou, il l'éteignit presque automatiquement pour qu'elle ne voit pas l'écran. Elle l'avait troublé, presque directement, et malgré qu'il voyait ses lèvres bouger, il n'entendait rien de ce qu'elle disait. Secouant finalement la tête, il se sortait lui-même de ses pensées et se frottait les yeux, il n'avait pas assez dormi. Il le savait, ça, mais il dormait habituellement très peu et il ne comprenait pas pourquoi ça ne lui avait pas suffit cette fois là. Il n'aimait pas beaucoup dormir Casey, il se disait qu'il perdait trop de temps de vie pendant les longs instants où il dormait. Éternel chieur, décidément, même pendant la nuit et même en ce qui concernait le sommeil.

Lâchant finalement son appareil, il se grattait derrière la tête. Il était gêné, et c'était rare ça. Mais elle était juste en face de lui, et en plus de ça elle lui parlait. Il devait dire quoi ? Il n'avait pas entendu ce qu'elle lui disait. C'était à cet instant qu'il se prit lui-même pour un abruti, il n'avait pas l'air con sur le coup. « Euh je.. Quoi ? » Oui, dans sa tête c'était une phrase. Non, dans le fond il n'avait jamais réussi à parler parfaitement à une femme. Il se formulait les phrases correctement dans sa tête pourtant, mais sa bouche refusait de les sortir sans oublier des mots, sans se couper ou alors sans qu'il vire totalement au rouge. D'ailleurs il avait sentit ses joues chauffer, ce qui ne l'arrangeait pas pour le plus, parce qu'il savait que si ça continuait comme ça il allait probablement ressembler à un gamin devant la gamine qu'il aimait. C'était stupide, mais c'était un peu le cas. Non, au final il ne l'aimait pas, elle l'attirait seulement bien trop. « Désolé, je.. J'ai pas.. Écouté. » Avec un peu plus d'effort il aurait réussi à faire une phrase sans se couper à chaque seconde. Mais c'était Casey, il faisait jamais d'efforts. Et puis il essayait de paraître naturel. Il devait lui dire quoi, sincèrement ? Il ne pourrait pas lui dire quoi que ce soit, dans tout les cas.

Seulement, une idée lui passait par la tête. Posant son regard sur son appareil photo, il cru que ce serait une bonne idée pour avoir quelque chose à dire et fini par souffler doucement, retirer sa timidité trop grande face aux personnes qui l'attiraient. Il s'était mordu les lèvres avant de reposer son regard sur la jeune femme, puis sur le chien, et posait ses mains sur son appareil par la suite. « C'est votre chien ? » La vouvoyer, mais bien sûr comme si elle pouvait être mariée. Il ne vouvoyait que les personnes qu'il pouvait croire mariée, et il savait que ce n'était pas le cas pour elle : elle était trop jeune pour ça. Se mordant l'intérieur des joues, il formulait sa phrase plusieurs fois dans sa tête avant d'essayer, d'essayer seulement, de la prononcer. « C'est une question comme ça, seulement parce que.. Je cherche une personne.. D'accord pour que je la prenne en photo pour un article de journal sur.. Les maîtres et leurs chiens.. Mais la plupart des personnes refusent catégoriquement d'apparaître dans un journal canin et.. C'est assez chiant d'ailleurs. » Ce fut probablement la première fois que Casey fut aussi heureux de savoir si bien mentir. Il était habitué après tout. Mais un magasine canin ? Est-ce qu'au moins ça existait ? Non il s'était pas posé la question en parlant, et il savait que ça existait en France. Mais ici ? Bien sûr que non, c'était un peu idiot de sa part de ne pas y avoir pensé avant de parler. Alors il espérait qu'elle ne soit pas informée sur le sujet, il passerait bien pour un con autrement.

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Elle avait reposé sa question, mais cette fois il l'avait écouté. Sa voix était aussi belle qu'elle, et il avait du mal à ne pas être encore plus obsédé par elle en l'entendant. Elle était belle, en plus de ça, et ça lui plaisait de pouvoir la regarder d'aussi prêt. « Non, non pas du tout. Je suis assez résistant de toute façon, je pense pas qu'un chien puisse faire énormément de mal. » Elle avait hésité avant de lui répondre, et Casey avait aimé l'expression de son visage à ce moment-là. Si elle avait été plus loin, il ne se serait pas dérangé pour la prendre en photo et il l'aurait observée encore plus attentivement. Mais il allait paraître étrange s'il le faisait là, alors il essayait de paraître détaché alors qu'intérieurement, il brûlait d'envie de la posséder, là et maintenant. « Bien sûr, ça me va comme réponse. Et.. Oui un magazine canin. On m'a déjà dit que j'avais plus la tête d'un ingénieur qu'un journaliste mais.. » Pour une fois, ce n'était pas un mensonge. C'était d'ailleurs même Devyn qui lui avait dit ça, exactement ces mots. Il avait plus vu Casey comme un étudiant en ingénierie parce qu'il n'avait pas la bouille d'un gros con qui passait son temps à briser les autres, et pourtant il l'était. La question d'Effie sur le vouvoiement le fit sourire. Il s'y attendait un peu à ça, lui-même n'aimait pas être vouvoyé à son âge alors il le comprenait grandement. « Non, ça ne me dérange pas du tout. Et ça me gêne aussi d'être vouvoyé alors que j'ai seulement vingt et un ans. » Il avait regardé son acte avec le chien, il se rendit compte qu'il était beaucoup trop jaloux lorsqu'il se mit à jalouser le chien, elle y prêtait plus attention qu'à lui et ça le blessait au fond. Il n'était pas du genre à aimer qu'on fasse une seule seconde attention à quelqu'un d'autre qu'à lui, et encore moins à cet instant.

Elle fuyait les journalistes et elle venait de lui dire. Ce fut presque immédiat et quelque chose se décomposait assez doucement et assez douloureusement en lui. Pourquoi, simplement ? Il avait beaucoup de mal à le comprendre, en réalité il ne le comprenait absolument pas. Il venait seulement d'entendre qu'en quelques sortes, elle le fuyait. Et il ne voulait pas qu'elle le fasse, absolument pas. En entendant sa question, il avait reposé son regard sur elle et il avait penché doucement la tête. « Oh, non. Je suis né ici, et j'y ai toujours vécu. Je passe juste peu de temps dehors, c'est normal que tu ne me connaisse pas du coup. » En regardant le chien quand elle lui dit qu'il voulait jouer avec lui, il posait doucement sa main sur la tête de celui-ci et lui caressait doucement pour ensuite attraper le bâton et le lui lancer beaucoup plus loin. Qu'il se casse ce chien, il ne voulait pas qu'il soit trop proche, pas pendant qu'il s'amusait à la draguer. Tournant le regard vers elle en la voyant s'asseoir dans l'herbe, il haussait les épaules à sa question concernant les photos. Il voulait juste la prendre en photo, encore et encore. C'était presque devenir une passion, une addiction de la prendre en photo. « Tout dépend de si on le fait maintenant ou plus tard. » Le nom du magazine, il aurait du s'attendre à ce qu'elle le demande mais il ne l'avait pas prévu. Se mordant les lèvres à cause du stress, il sourit cependant presque immédiatement. « V.. Tu sais, je suis pas doué pour retenir les noms. Même celle de ma boîte, alors.. J'oublierais pas de te donner le nom quand l'article sera publié. » Se baissant vers elle, il s'assied dans l'herbe à ses côtés avant de s'étirer légèrement. Dieu ce que ça lui faisait du bien d'être aussi proche d'elle. Se redressant assez rapidement, il la regardait avant de sourire de nouveau. Il ne réfléchissait pas à ce qu'il disait, quel abruti. « Mais j'oublie mes manières. Je me présente, je m'appelle Casey Thawne. »

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Il n'avait pas réfléchit à ce qu'il disait, à ses derniers mots du moins. Jusqu'à entendre sa réaction. C'était stupide, mais il se rappela uniquement à ce moment qu'il avait signé l'article de son nom. Posant sa main sur sa bouche, il se mordit ensuite les lèvres avant de se lever pour se reculer par la suite. « La signature, au bas de l'article. J'avais oublié. » Il haussait les épaules avant de pencher la tête. Il passait probablement pour un beau connard sur le coup, pourtant ce n'était pas ce qu'il voulait faire passer. Tenant son appareil photo dans ses mains, il finit par appuyer sur le bouton pour la capturer avant de pencher la tête. Il avait haussé les épaules finalement, observant la photo calmement en s'approchant d'elle. « Pourquoi ? Parce que j'adore foutre la merde, en particulier dans cette ville que je haïs. Et si tu te demandais pourquoi je voulais des photos.. C'est parce que tu ferais un bon modèle, tout simplement. » Il haïssait réellement cette ville, mais il ne voulait pas foutre la merde en réalité, il voulait seulement gagner assez d'argent pour partir, pour se soigner également. Peut-être pas tenter de soigner ses troubles de l'attachement, mais soigner son cancer serait déjà pas mal. « Tu sais Effie, plus tu racontes des choses énormes, plus le journal est acheté, plus tu gagne d'argent. Je sais que c'est pas ton cas, mais des gens ont besoin d'argent au point même où foutre la vie des autres en l'air pour en avoir leur semble être la meilleure des possibilités. J'ai la chance de savoir bien écrire et de savoir mentir, alors je pense que c'est pour moi la meilleure chose à faire. » Il lui avait dit franchement tout ce qu'il pensait. C'était trop tard pour essayé de se rapprocher un peu plus d'elle à présent, seulement parce qu'il savait qu'elle était au courant de qui il était à présent. Il était frustré dans le fond, de s'être fait avoir par lui-même, seulement parce qu'il avait oublié cette foutue signature. Mais c'était fait maintenant, c'était trop tard.

Croisant les bras, Casey observait la jeune femme en penchant la tête. Elle avait perdu l'air qu'elle avait quelques secondes avant et ça lui brisait presque le cœur. Foutue attirance, foutue addiction, foutue obsession. Il n'arrivait pas à se dire qu'il venait lui-même de foutre en l'air chacune de ses chances avec elle. « Alors comme ça tu fuis les journalistes ? Est-ce que je peux savoir pourquoi ? C'est juste à cause de ce que j'ai écris ? » Haussant les sourcils, il avait soupiré avant de secouer la tête pour sourire. « C'est pathétique, et ça me fait presque pitié. » Il était purement méchant à cet instant, simplement parce qu'il avait toujours cru que les filles préféraient les connards aux gens biens. Il était même presque certain que le type qu'il avait accusé était un de ces connards même. Et repenser à lui le remit en une lourde période de jalousie. « Mais j'arrive pas à croire quand même que tu te sois laissée violer par un flic, c'est quand même fou d'avoir autant confiance en les forces de l'ordre, t'es pas d'accord avec moi ? » Alors finalement il s'était approché d'elle, il avait posé sa main sur sa joue doucement, la regardant dans les yeux comme si elle pouvait lire dans son esprit. Il la voulait, il n'arrêtait pas de se répéter mentalement qu'il la voulait. Il l'aurait, peu lui importait ce qu'il devait faire pour l'avoir. Elle était à lui dans son esprit, elle lui appartenait et personne d'autre n'avait le droit de la toucher. « Alors tu te laisse toucher par un presque-quarantenaire et, moi, tu me fuis ? Tu penses pas que ça devrait être l'inverse ? Tu devrais laisser les mecs de ton âge te toucher au lieu d'aller chercher des personnes qu'on peut tous facilement détruire. » Il ne faisait pas semblant, pas cette fois. Il essayait bien de l'avoir, maintenant et tout de suite. Il avait descendu sa main dans son cou, c'était avec une douceur qui lui était inconnue et même Devyn n'y avait jamais eu droit. « J'aime pas savoir qu'on me fuit. C'est blessant. »

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Elle lui avait demandé s'il l'avait prit en photo, mais ça lui semblait pourtant tellement évident. Si bien qu'il put pas retenir un léger rire nerveux, tout en penchant la tête sur le côté. « Oui, je viens de te prendre en photo. Si tu savais le nombre de photos que j'ai de toi. » Il avait écouté ses mots avec attention, et entendre la mention de la prison lui rappelait l'homme qu'il avait vu dans les journaux lorsqu'il était plus jeune avec un seul titre : un meurtrier avait été mis en prison, celui qui avait poignardé Isaac. Juste ce souvenir remontait sa haine contre la ville entière, et le monde entier même. Il se disait de plus en plus que c'était de leur faute, à tous. « Pour mon argent de merde, pour me barrer de cette ville de merde. Je m'en fous qu'il aille en taule, qu'il y aille. C'est pas mon problème, et je préfère que les flics qui ont rien fait pour protéger un gosse de quinze ans aillent en taule, personnellement. » Il restait dans sa tête, encore. Peut-être même que lui, celui qu'il allait faire mettre en taule, il n'avait pas été policier pendant ce temps là, mais il lui en voulait quand même. Il avait envie de faire payer la mort d'Isaac à toutes les personnes de cette foutue ville, parce que presque personne n'avait été capable de l'aider quand il en avait eu besoin. Son père avait passé seulement son temps à lui répéter que ce n'était que des cauchemars, mais il savait bien que son meilleur ami était mort, sa mère elle n'avait jamais rien dit, et les personnes à qui il avait pu faire comprendre qu'il avait besoin d'aide n'avaient pas bronché. « Aucune personne de cette ville peut comprendre exactement pourquoi. Mais si une personne que t'aimais se faisait poignarder et qu'aucun flic ne faisait quoi que ce soit, là peut-être que tu comprendrais pourquoi je les veux en taule, et pourquoi je préfère largement les faire souffrir que leur foutre la paix. » Il se foutait de ce qu'elle disait, qu'il était innocent. Parce qu'Isaac aussi, il avait été innocent. Et pourtant il était mort, toujours aussi innocent.

Il l'avait regardé, mais l'entendre dire qu'il était en dessous de lui le blessait plus qu'autre chose. Il n'avait pas bougé pourtant. Il était encore plus profondément blessé, mais il gardait cette violente attirance pour elle. Il avait seulement hoché négativement la tête, la laissant lui enlever sa main. « Tu peux pas dire ça. T'as pas le droit. » Il avait reculé juste après. Pourtant, Devyn l'avait prévenu. Il avait essayé de briser Loup et de briser Effie en même temps, alors c'était forcément de cette façon que ça se passerait. Il essayait de contrôler le tremblement de ses mains. Dans sa tête, ce n'était pas comme ça que ça devait se passer. C'était ce qui troublait, il était totalement perdu entre la réalité et son esprit et ne savait pas si tout ça se passait dans sa tête ou en réalité. Posant le regard sur ses mains, il eut le réflexe de compter chacun de ses doigts en espérant que c'était qu'un de ses nombreux rêves, ce qu'il ne confirmait pas avec ce geste. Fermant finalement les yeux pour se calmer, il se répéta seulement six mots qui arrivaient la plupart du temps à l'empêcher de craquer, quand vraiment il stressait beaucoup trop. C'était plus qu'un simple stress sur le coup, c'était plutôt ses troubles du comportement qui le violentait intérieurement. « Tu peux pas, c'est pas prévu que ça se passe comme ça. » Il était réellement dingue, et elle s'en rendait peut-être compte à ce moment-là. Ou alors peut-être elle se disait qu'il ne fallait pas le contrarier. C'était la vérité, mais il fallait surtout ne pas changer ce qu'il avait dans la tête. Encore moins quand ça la concernait, parce qu'il prévoyait tout comme il le voulait dans sa mémoire, si ce qu'il pensait était modifié, ça le troublait encore plus, et il n'arrivait à rien contrôler. Il était juste complètement perdu. Se rasseyant au sol, il enlevait ses lunettes avant de poser ses mains sur les côtés de son visage, tentant toujours de rester calme. « Pourquoi tu fais ça ? »

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Des photos d'elle, oui il en avait. Il en avait beaucoup, énormément. Mais il faisait passer ça pour un des besoins de son métier. Il penchait la tête, en réalité il ne comprenait pas sa réaction. Il pensait que la prendre pour modèle lui aurait plut, mais visiblement il n'était pas apte à comprendre les femmes et leurs réactions. « Je suis pas taré, je suis journaliste et je fais mes propres photos. Mais t'en fais pas, même si je prenais de mauvaises photos ça serait assez difficile de te rendre laide. » Il ne se rendait pas compte que ça pouvait sonner comme de la drague, et dans tout les cas il ne savait pas draguer les femmes correctement. Il ne savait pas même comment il pouvait tenter de s'y prendre. Il avait écouté les mots de la jeune femme, mais elle ne comprenait pas. Personne ne pouvait réellement comprendre, dans le fond, la douleur que ça lui avait fait lorsqu'il avait apprit la mort d'Isaac. Et il comptait le venger en faisant souffrir certaines personnes. « T'essayes même pas de comprendre ce que je te dis, hein ? J'en sais rien si ton mec était déjà flic à ce moment-là, mais les flics, eux, ils ont rien fait quand mon frère a été poignardé. Pourquoi je devrais en avoir quelque chose à foutre de s'il va ou non en taule ? » Ce n'était pas de la faute des policiers dans le fond, mais du meurtrier, il en était conscient mais il fallait, dans le fond de son âme, qu'il haïsse quelqu'un d'autre que lui, qu'il arrête de s'en vouloir lui-même. Il avait nommé Isaac comme son frère, parce qu'il l'était un peu.

Il n'avait pas essayé de se dire qu'il pouvait avoir l'air étrange, parce que mon dieu c'était bel et bien étrange. Il était détruit mentalement parce que ses rêves n'avaient pas été réalité, pas à l'instant où il le voulait. Il avait les mains qu'il tremblait à cause du stress, sa respiration qu'il essayait de contrôler pour paraître normal même si elle sifflait un peu trop. Cancer de merde, ce fut la première chose qui lui passait par l'esprit. « Non.. Non mais pas ça. » Il s'était imaginé plusieurs fois se faire repoussé par la jeune femme, mais pas aussi violemment. Et il ne s'était pas imaginé qu'il serait aussi blessé et aussi troublé. « Je veux pas que tu me dise ça, mais je veux pas que tu me repousse non plus. La seule chose que j'essaye de faire.. Pas avec mes articles, avec mes photos, c'est de te faire paraître désirable. » Et il omettait de dire qu'il était obsédé par elle, qu'il la désirait de plus en plus à chaque seconde. Il s'était assit et il avait finit par enlever ses mains de son visage. C'était horrible pour lui, autant physiquement que mentalement, de se dire qu'elle refusait qu'il la touche. Il avait seulement deux ans de plus que lui pourtant. « De quoi, qui devrait être une blague ? Je suis pas taré, je suis juste.. »

Dingue, ce fut le premier mot qui lui passait par la tête. Il était dingue d'elle, foutue obsession. Obsédé, deuxième mot qui lui passait par la tête. Amoureux, troisième mot, mais l'était-il vraiment ? Finalement il soupirait, pensant le dernier mot qu'il prononçait. « Malade. Un peu. » Un peu, voir énormément. Autant mentalement que physiquement, parce que son cancer se reportait de plus en plus sur son physique. Plus ça allait, plus sa peau devenait blanche, plus il avait des marques rouges sous les yeux, il avait l'air complètement défoncé. « Me repousser. Le fait pas, s'il te plaît. Je ferais vraiment ce que tu veux, retirer ce que j'ai dis sur toi, retirer.. Tout, s'il le faut. Mais s'il te plaît, fait pas ça. » Il était réellement perturbé, et peut-être qu'elle ne comprenait pas ce qu'il se passait mais dans sa tête tout semblait pourtant si clair. Il l'écouterait si elle le repoussait pas, il retirerait ses mots mais en ajoutant d'autres choses, peut-être plus graves sur les deux. Il avait encore plus envie de le détruire maintenant, pour une seule raison : Effie lui appartiendrait.