café deux sucres (marley & ethel)

(café deux sucres.)
MARLEY & ETHEL

On construit sa vie autour d'habitudes, aussi futiles, barbantes et épuisantes qu'elles soient. Nous sommes nos manies, elles nous définissent bien plus que notre caractère lui-même. Que ce soit notre petit thé au réveil où la chanson qu'on met toujours dans la voiture en se rendant au travail, ces petits aspects de nos vies sont une partie de nous. Ethel ne pouvait pas se vanter d'être différente. Elle avait, comme tout le monde, ses petites habitudes, ces petites choses qui faisaient qu'un sourire illuminait son visage. Avec elle, ça commençait dès les premières heures de la journée par son café, celui qu'elle prenait toujours trop chaud pour après se plaindre de l'avoir trop fait chauffer. Le café, sûrement la pire de ses manies. Elle en buvait bien trop pour son propre bien, mais, avec ses journées interminables, il lui fallait bien quelque chose à quoi s'accrocher. Son cinquième café de la journée était toujours son préféré, surtout, lorsqu'il était pris le vendredi après-midi. Ce n'est pas que ce jour marquait la fin qu'une semaine chargée, non, le vendredi, elle accordait ses heures d'après travail à Marley. Marley était ce qu'on pouvait facilement nommé une amie. Elles s'étaient connues par l'intermédiaire de leurs emplois communs et le courant été très vite passé. Ethel trouvait en Marley un soutient professionnel, une source d'idée, un petit soleil les jours où elle ne supportait plus son boulot (bien que ceux-ci soient très rares). La brune devait bien admettre que depuis que Marley était partie en congé maternité, elle se sentait bien seule. Bien sûr, elle était contente pour son amie, un enfant était la réussite d'une vie. Lorsqu'elle avait appris l'heureux événement, Ethel s'était elle-même presque demandé ce qu'elle aurait fait à la place de sa collègue. Comme à son habitude, elle avait repoussé l'idée dans un petit coin de sa tête.

Vers dix-sept heures, Ethel était rentrée chez-elle, à peine fatiguée de sa journée qui s'était avérée être particulièrement bonne. Se rendant dans la cuisine, le téléphone fixe à la main, elle écoutait les messages manqués au cours de la journée. Rien d'important. Elle soupira d'agacement en voyant que son mari n'avait pas pris la peine de ranger son petit déjeuner avant son départ le matin même.  C'est fou à quel point il pouvait l'agacer. La prenait-il pour sa bonne ? Sa femme de ménage ? Excédée, elle débarrassa ses affaires, une mine renfrognée collée au visage. Alors qu'elle astiquait le plan de travail, pas assez propre à son goût, la chienne, Cece, se mit à aboyer. Ethel releva la tête, mais cette fois avec l'ombre d'un sourire sur les lèvres. Marley. Elle se précipita vers la porte d'entrée, balançant approximativement l'éponge dans l'évier et s'essuyant les mains mouillées sur son pantalon noir. Même après une longue journée de travail, Ethel restait propre sur elle, ses cheveux bien attachés, ses vêtements bien repassés. Elle ouvrit la porte avant même que son amie ait le temps de frapper. Elle était contente de la voir, ça l'arrachait à son énervement. "Marley, si tu savais à quel point je suis contente de te voir."     

Une naissance c’est beau, c’est merveilleux. Mais ça donne beaucoup de travail. Du travail que l’on fait avec amour et envie. Alors on pose un congé maternité auprès de son employeur. Certains voient que les vacances dans le terme de congé. Mais ici, c’est un travail à part entière. Comme au bureau il y a des horaires à respecter, des situations à gérer, des moments drôles, et des crises. Etre maman c’est le plus beau des métiers, car votre bébé vous le rend bien. Par ses petits sourires ou la façon qu’il a de serrer votre doigt. Marley ne regrette absolument pas ce bouleversement dans sa vie de femme, dans sa vie de couple. Cependant au bout d’un an, si on aime toujours son bébé, on commence à avoir envie de retrouver une activité plus extérieure. Marley n’est jamais restée trop cloitrée à la maison mais un peu quand même. Elle avait envie de profiter au maximum de cette année avec son bébé, qui comme elle  l’avait prévu est passée bien trop rapidement. Aujourd’hui il tient bien assis, il commence presque à bien marcher. Mais ce sont les plus beaux moments, surtout quand on les partage en famille. Ceci dit heureusement à Wisteria Lane on est jamais vraiment seul. On peut retrouver des amis pour boire un verre ou une partie de cartes acharnée.
En ce vendredi, elle eut envie d’aller voir Ethel. Une jeune amie et collègue. Elles travaillent dans la même école. Marley adore ce métier. On voit qu’elle a toujours aimé les enfants, elle aime les accompagner, les aider dans leurs difficultés. Cependant elle n’hésite pas à sévir quand cela devient nécessaire. Elle est ferme mais jamais méchante. Elle tient la dernière classe avant le collège et c’est elle qui décide si oui ou non ils passent. Donc ils ont intérêt à bien se tenir et surtout à travailler. Elle n’hésite pas à appeler les parents, les assistantes sociales, ce qui compte le plus pour elle c’est le bien être et la sécurité des bambins. Encore plus depuis qu’elle est maman à son tour, elle aura sans doute un regard différent sur tout cela.

Quand Ethel ouvrit la porte elle avait un air enchanté, ce qui fit plaisir à la belle Marley. C’est toujours agréable d’être accueillie de cette façon. Vous savez y a des voisines aigries, quand vous venez lui emprunter un peu de farine, elles grognent. Non Ethel est toujours souriante, et jolie. Toujours bien apprêtée, une qualité qu’apprécie particulièrement Miss Braxton. Je suis très heureuse de te voir aussi ma belle, tu vas bien ? demanda Marley avant d'entrer dans la maison accompagnée de son petit Milo dans son petit siège portable qu'elle posa délicatement sur la table basse du salon d'Ethel avant de se retourner vers elle en souriant. Marley était tellement fière de montrer sa merveille. Puis y a quelques semaines qu'Ethel ne l'avait pas vu. Elle sait qu'elle est comme elle avec les enfants à l'école, elle aurait une confiance en elle si elle devait lui laisser un jour, mais ce n'est pas prêt d'arriver encore. Raconte moi ta semaine, je veux tout savoir ! dit Marley contente de passer un moment avec son amie.

(café deux sucres.)
MARLEY & ETHEL

C'est avec un sourire chaleureux qu'Ethel ouvrit la porte. Un léger courant d'air frais entra dans la maison, entraînant Cece, la chienne, avec. Ethel se retient à la poignée de porte, manquant de tomber suite au passage brusque de la bête, avide de manger. Elle laissa entrer son amie, se poussant légèrement pour la laisser passer. Marley avait amener son fils. Ethel en était complètement gaga, il était si petit, si mignon et , la maternité allait très bien à Marley. Celle-ci avait l'air reposée, épanouie. Cette pensée agrandi davantage le sourire d'Ethel. Savoir qu'un proche était heureux lui réchauffait le cœur. " ça va, la journée a été plutôt bonne. Et toi ? Comment tu t'en sors avec le petit bonhomme ? "  En disant ces mots, elle s'était agenouillée devant l'enfant, un sourire béa sur les lèvres. Les petits avaient cet effet là sur elle. Elle avait toujours adoré s'occuper d'eux et ça depuis qu'elle était petite. Elle avait été si heureuse lorsqu'on lui avait annoncé qu'elle allait avoir une petite sœur. Elle en avait été fière, en parlant à tous ceux qu'elle connaissait. Maintenant, Marnie n'était plus un bambin, certes, mais, Ethel aimait toujours autant prendre soin de cadette. Elle apporta sa main au visage de Milo, caressant sa petite joue toute douce alors qu'il lui rendait son sourire.

Avec un signe de tête, Ethel indiqua à Marley la table à manger où reposait des roses blanches. " Tu veux un café ? un thé ? " Elle s'éloigna vers la cuisine, sortant deux tasses du service en porcelaine qui lui avait offert sa mère à noël dernier. Dans l'autre pièce, elle pouvait bien entendre Marley. " Ma semaine ? Y'a pas grand chose de nouveau. Les petits font vachement de progrès, certains arrivent déjà à écrire leurs prénoms en attaché. Tu peux pas savoir comme je suis fière ! J'ai parlé à ta remplaçante ce midi aussi, elle a une tête sévère je te jure ça fait peur. Elle dit que tes élèves te réclament " Elle passa sa tête par l’entrebâille de la porte, deux tasses fumantes dans les mains. Elle manqua de les renverser en trébuchant sur le tapis. " Et toi, ta semaine ?

 

Voir Ethel aussi fofolle de son bébé faisait sourire Marley. Comme quoi ce n’était pas juste elle, la maman qui le trouvait merveilleux, il l’était vraiment. Ethel était une fille adorable, pleine de vie, un peu maladroite mais très terre à terre. Marley l’aime beaucoup pour toutes ces qualités, et aussi pour son côté un peu gossip. C'est-à-dire que même si Marley n’est pas allée à l’école depuis plus d’un an, elle sait tout sur tout grâce à radio vipère. Un café. J’en ai vraiment besoin je crois, répondit Marley à son amie qui partit préparer les boissons chaudes. Pendant ce temps elle observait cette maison qu’elle trouvait si jolie et parfois jetait quand même un œil à son bonhomme tout souriant, et calme. Il ressentait sans doute les ondes positives qu’il y avait ici. Il faisait chaud, ça sentait bon, et Ethel était un vrai bonbon. Sa semaine ? Oh tu sais, elle est assez routinière maintenant. C’est vrai, mais pas totalement. Enfin depuis quelques temps si. Wayne et Marley ont décidé de vraiment se poser et prendre du temps pour eux. Certaines fois la routine a du bon. Se réveiller tous les jours avec lui, ne pas avoir peur qu’il lui arrive quelque chose. Plus d’insomnie ça fait du bien au moral et à la santé. Marley prit la tasse que lui tendit Ethel, et souffla doucement sur le café un peu trop brûlant. Et s’assit sur le sofa, très confortable. De façon à pouvoir bien converser avec la jolie brune et surveiller Milo. Marley ne put s’empêcher de sourire, quand Ethel évoqua sa remplaçante avec une tête sévère. En même temps faut savoir les tenir ces gamins, ajouta t’elle avec enthousiasme. Néanmoins je suis touchée, j’ai hâte de les retrouver en début d’année. Hâte de les retrouver, peur de laisser le sien tout seul, enfin pas avec quoi. Elle est tellement protectrice, trop c’est évident. Mais avec la vie qu’elle mène, elle a des raisons supplémentaires de faire attention. Tu vas faire quoi pour le réveillon, t’as trouvé un cadeau à ton mari ? Et oui Noel approche à grand pas. Marley elle-même ne sait toujours pas quoi offrir à Wayne et à tout le monde. Le casse tête du mois de décembre. Après elle pense qu’elle le passera en famille, après tout Noel ça sert à ça. Elle but une gorgée de café, Marley semblait revivre, réellement. Parfois elle se sentait fatiguée et pas très jolie. C’est un mini baby blues. Elle en a eu un gros, aujourd’hui ça va vraiment beaucoup mieux.

(café deux sucres.)
MARLEY & ETHEL

Ethel posa les deux tasses fumantes sur la table en bois de la salle à manger après s'être vaguement brûlé les paumes. Elle fit un petit signe de main à Marley, l'invitant à prendre place. " Routinière, routinière, ça doit pas être facile non plus d'avoir un bout de chou à temps plein ! Surtout à cet âge là " La brune se posa sur une chaise, laissant son dos tomber contre celle-ci. Ce n'était pas la première fois qu'elle se demandait ce que ça lui ferait d'avoir son propre enfant. Ce n'était sûrement pas comme s'occuper de ceux des autres. A l'école, elle n'était qu'une simple instit' dont l'enfant ne se souviendra plus d'ici dix ans. Certes, il était de son devoir d'ouvrir les petits au monde, mais au fond, elle ne pouvait pas vraiment laisser sa trace. Avoir un enfant, c'est se lancer sur vingt ans dans une éducation, c'est avoir des responsabilités, on ne peut juste pas décider d'en avoir marre un beau matin et abandonner le rejeton sur une aire d'autoroute. Ethel se demandait parfois si elle ferait une bonne mère, elle l'espérait. Elle ne savait juste pas où le trouverait le temps de s'occuper d'un bébé dans son emploi du temps déjà trop chargé. En plus, elle n'avait pas du père sous la main. Son mari en ferait un bon, c'était certain, mais, elle ne s'imaginait pas lier sa vie encore plus à la sienne. "Parles pour ta classe ! Les miens sont adorables, surtout lorsqu'ils dorment " Ethel apporta sa tasse fumante à ses lèvres, ne quittant cependant pas Marley des yeux et jetant des regards furtifs à sa chienne, ne voulant pas que Cece effraie le petit.

Elle leva les épaules " Le réveillon ? Avec la famille sûrement. Je pense livrer à mon cher époux les papiers du divorce sous le sapin, au moins le cadeau viendra du fond du cœur " Ethel secoua la tête, les fêtes de noël approchaient à grands pas, une décision devait être prise avant 2016. C'était un peu sa résolution à elle, demander le divorce. Pourtant, elle n'était pas sûre, au fond, elle avait peur. Peur de sa réaction à lui, peur qu'il la déteste, peur d'être seule. Elle était si jeune lorsqu'elle avait scellé son destin au sien, elle n'avait jamais eu que lui dans sa vie officiellement. En plus, il y avait tellement de paperasses, de problèmes. " Et toi, un homme ? Il la vit comment la vie de père ? "
 

Elles étaient bien toutes les deux cet après midi. Marley prenait le temps de bien savourer son café brûlant et fort comme elle en avait besoin. La brune eut un sourire lorsque son amie évoqua la difficulté d’avoir un bébé. C’est vrai que c’est parfois fatiguant, insupportable. Je peux pas dormir. Il arrive qu’il pleure dans la nuit alors que je voulais faire un câlin. Mais tout ça est bien récompensé par ses petits sourires, ses éclats de rire, je l’aime à la folie. Marley était fière de son enfant, parce qu’elle l’aime et parce qu’il est le fruit de tout. Elle s’est battue pour lui, pour l’avoir, et surtout construire sa famille réellement. Des semaines seules, la déprime. Une agression, une chute, une fusillade. Si ça arrivait dans un film personne n’y croirait. Et aujourd’hui ces heures de doute, de souffrance sont oubliées. Elle y pense encore des fois, quand elle se retrouve toute seule et ça la rend encore plus heureuse. Elle savoure ses moments de bonheur sans plus se poser de questions.

Marley ria quand Ethel parla de sa classe. Tu es trop gentille toi, c’est pour ça. Il faut être ferme avec eux … répondit Marley à son amie, qui semblait fatiguée de sa classe. Même si elle sait qu’elle les adore et qu’elle est une super institutrice, elle a tendance peut être à être trop gentille, et l’autorité et la discipline, la rigueur sont les éléments essentiels. Après ils peuvent apprendre et grandir avec de belles valeurs. Ils n’ont qu’une dizaine d’années mais comprennent les choses vite. Avec de mots simples ils peuvent tout changer, tout dire. Enfin les fêtes de Noel arrivait dans la conversation. Marley fit une drôle de tête quand Ethel parla des papiers du divorce. Tu es sure de vouloir faire ça ? Marley est une brune romantique, elle est pour que les choses s’arrangent dans les couples. Elle en rêve du mariage, mais elle ne le dit pas. Elle a eu du mal à faire accepter l’enfant. Le mariage elle se dit que c’est moins important, mais elle en a envie. Envie de lui appartenir, réellement, officiellement.